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dimanche 27 octobre 2019

Critique littéraire de Je plaide pour l'insomnie

Marine Rose nous offre une superbe critique littéraire de Je plaide pour l'insomnie, d'Amalia Achard.



Creuser à la recherche de la réconciliation de la raison et du sublime.

Amalia Achard confie sa plume tantôt à l’adulte désenchanté amoureux de la raison tantôt à l’enfant qui s’émerveille, les deux voix se partagent dans sa poésie comme deux voies, entre lesquelles un gros mur imperméable siège. Quelle réconciliation pourrait être possible entre la raison nourrie par les expériences parfois amères dans ce monde et l’innocence immaculée de l’enfance ? Et pourtant, en ouvrant les yeux lorsque les autres dorment, dans des pensées insomniaques côtoyant les rêves et les nuages, et les souvenirs colorés inspirants et inaccessibles, Amalia semble finalement décider de suivre peu à peu les traces d’une réunion paisible, douce, sans cynisme.

La sagesse se faufile comme des rayons de lune dessinant un matin pour l’esprit, ou un sommeil enfantin après lequel le soleil semble une promesse sans ombre, ou dont les ombres sont intégrées comme au cœur d’un vivant tableau, d’une œuvre d’art en mouvement. Il ne s’agit pas pour Amalia d’ignorer les données de la maturité et de l’expérience, mais de trouver un engagement vers la clarté où le sublime attend.

Dans le chaos contemporain la poésie apparaît comme un sauveur pour Amalia, un filtre salvateur la rapprochant peu à peu d’elle-même, de son âme en or. Je vous livre quelques pépites trouvées comme un miracle au cœur de la nuit et de la sombre mine terrestre. Des mots qui nous donnent envie, aussi, de délier nos ailes maintenant.

« Tel l’alphabet, la paix s’apprend lettre par lettre,
l’enseignant le plus doué
étant l’innocence. »

« Pour voir le sublime
Il faut le reconnaître. »

« Émerveillons nous devant toute beauté
qui surgit sur notre chemin, tout en étant conscients
que cet instant là était un éclat de bonheur.
Car seulement
en cessant de chercher le bonheur entier
et en se contentant de ses éclats
nous serrons heureux. »

Quand je lis de tels aphorismes, je me dis qu’ils se devaient d’exister, et que la voix d’Amalia Achard est indispensable au sein de la littérature contemporaine.

Marine Rose

1 commentaire :

  1. Je suis gâtée, merci de tout cœur, Marine Rose!
    Merci Michel pour l'avoir publiée.

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