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vendredi 24 janvier 2020

Critique de Histoires d'Armor et d'Argoat

Amalia Achard nous offre cette critique de mes Histoires d'Armor et d'Argoat. Merci de tout coeur, Amalia, bises !




Puisse ceci vous inciter au voyage !

Je me suis laissée emportée, de bon gré, au fil des histoires cueillis au cœur des légendes bretonnes et proposées dans le recueil « Histoires d’Armor et d’Argoa t» par le poète Stellamaris (Michel Chevalier).

Quel périple !

Suivant un itinéraire bien marqué, aux escales précises et rencontres peu ordinaires, je fis un voyage fantastique.

Tout d’abord j’ai assisté au mariage de l’océan avec la terre bretonne vêtue de dentelle d’écume, offerte par son prétendant - « un dandy à l’habit d’organdi ».

L’émotion déjà gagnée, je suivis, « Pour le meilleur ? Ou pour le pire ? », le poète à « l’âme aventureuse », et me suis laissée émerveillée par la sublimité de l’Île arthurienne d’Avalon, et par les beautés de l’Île de Sein, et du phare de Tévennec, et de merveille en merveille, de rime en rime, longeant une rive imaginaire, je fit escale à Ys, cette ville « belle comme un lys » et dont le« … règne florissant / Se poursuit sous les flots, à l’abri, bien tranquille ».

Vous vous en doutez bien: on ne peut pas faire halte à Ys – qui, pour les bretons représente souvent la transition spirituelle entre le paganisme celtique et le christianisme – dont les cloches raisonnent sur la mer calme, aujourd’hui encore, en déconsidérant l’extraordinaire récit que nous révèle cette belle légende.

Ainsi, Stellamaris me raconta l’histoire de Gradlon, le roi de Cornouaille, tiraillé entre deux valeurs : l'amour qu'il portait à sa fille et son respect des valeurs chrétiennes. Il me raconta également la lutte entre « l’exalté » saint Gwénolé et Dahud, la pécheresse qui incarne le mal et qui, ouvrant les vannes qui la protégeaient, fit que la ville d’Ys soit engloutie par les flots.

Je fis la connaissance du peuple de la mer : marins, sirènes, femmes-cygne - « des femmes cent pour cent » -, selkie (phoque pouvant se transformer en homme ou en femme). Il me fit écouter le chant du « morgan aux cheveux roux », un monde fabuleusement peint par les vers d’un poète sensible, doté de la vocation de voir et d’extraire la poésie pure de tout ce qui l’entoure.

En quittant la rive marine, il m’accompagna ensuite vers des bois enchantés, des grottes mystérieuses, et me fit lire des signes inconnus gravés sur le roc et dont il traduit, en faisant son poème. J’ai pu voir de mes yeux des lieux fastueux qui abritent des fées, des nymphes et des beautés sans égal.

J’ai partagé, l'espace de quelques poèmes, des moments émouvants en compagnie du roi Arthur et j’ai percé le mystère du roi Marc’h, « Cheval Sauvage ».

J’ai dansé l’allemande avec les korrigans fringants, j’ai admiré les nuages, le ciel ensanglanté de l’aube et les bancs de brume errants, tous ces truismes qui font la réputation de la Bretagne.

Par ses poèmes captivants, Michel Chevalier nous « enfrissone » et nous transporte, nous charme et nous accapare, nous surprend et nous convainc.

La répétition et la reprise des vers résonnent, tel un refrain, et leur permet de s'incruster agréablement dans la mémoire du lecteur.

Par chaque mot, le poète chante son amour pour les terres féeriques bretonnes, sa passion pour les histoires et les légendes rocambolesques qui y règnent et on se laisse, hypnotisés, contaminer par ses propres sentiments:

« Collines et marais que le ciel bas tutoie,
Haute selve enchantée où mon âme se noie,
Que j’aime ce pays magique, plus qu’aucun ;
Car « Réel », « Irréel », là-haut, ne font plus qu’un !
Collines et marais que le ciel bas tutoie,
Haute selve enchantée où mon âme se noie,
Le rêve s’y fait songe, et, sans s’effaroucher,
La légende y prend corps, on pourrait l’y toucher !
Nombreux sont les hauts lieux en la terre celtique,
Nul autre n’est si près du royaume féerique ;
Que j’aime ce pays magique, plus qu’aucun ;
Car « Réel », « Irréel », là-haut, ne font plus qu’un !

[…]

Est-ce un rêve ? Est-ce vrai ? Car, quand je me réveille,
Je sens encore le feu de sa lèvre vermeille :
Quel tourment, quel bonheur en mon cœur ; c’est un dard,
Une blessure intime, et s’éveille mon art !
Est-ce un rêve ? Est-ce vrai ? Car, quand je me réveille,
Je sens encor le feu de sa lèvre vermeille ;
Ce monde prosaïque à jamais s’est enfui,
Je vois le petit peuple à présent, jour et nuit,
Je bannis ma raison, je ne suis plus le même,
Je ne puis plus chanter autrement qu’en poème !
Quel tourment, quel bonheur en mon cœur ; c’est un dard,
Une blessure intime, et s’éveille mon art ! »

Des paroles que j’ai bu, assoiffée, comme un nectar et antidote à la vie anodine, comme un précieux présent pour lequel je remercie le Poète!

Je ne suis pas revenue entière de ce voyage: une partie de moi y est restée…

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