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lundi 2 janvier 2023

Critique de Et l'attente attend, de Gérard Leyzieux

Voici une critique littéraire du recueil Et l'attente attend, de Gérard Leyzieux, parue sur le blog Mes impressions de lecture. Vous pouvez également retrouver cette critique ici.

Et l’attente attend – Gérard Leyzieux

Gérard Leyzieux aura marqué mon année littéraire avec la lecture d’un recueil de poésie édité aux Editions Tarmac, un roman édité par les Editions Stellamaris et cet autre recueil de poésie édité par ce même éditeur. Et, j’ai déjà un autre recueil de poésie sur ma pile à lire pour commencer l’année prochaine. Le présent recueil se compose de quatre longs poèmes (vingt-sept strophes de quatre à cinq vers, dix-sept strophes de quatre vers, huit strophes de cinq vers, neuf strophes de sept vers) et quelques autres poèmes nettement plus courts tenant, en général, sur une seule page.

Les mots est le premier sujet évoqué par l’auteur, les mots matière première de la vie, les mots qui nourrissent son texte. « Expression multipliée repousse ces mots d’en haut / ces mots qui submergent, immergent noient / Ces mots simples unis en une chaîne d’airain ». Ces mots porteurs de sens qui débordent de couleur et de forme pour supplanter le mouvement et l’action. « … / Les sensations se sont diversifiées dans l’é-temps-de l’espace / Où verbe est écrasé par ses mots assoiffés de sens ». Chez Leyzieux les mots sont comme des briques d’un jeu assemblés pour construire un mur, un avion ou n’importe quel autre objet, « Mosaïque verbale sous le vent tournant / Mots volants, mots avalés et sans musique / Le temps est au mot dans l’absence du bruit ». Ces vers expriment les mots matériau du poète qui les ajuste pour donner du rythme à la lecture, du son dans des assonances, en un véritable exercice de style.

Dans ses vers, Gérard exprime aussi des impressions, des sensations, des émottions, des couleurs, « … / Mêlant le vert des eaux et le blanc des ans / … », de la musique, « … / Les voyelles qui dansent sur un rythme différent / Offrent à ton oreille des musiques d’ailleurs / … ». Il dit le temps qui se dilue dans le paysage : « Flux nocturne du son / Valsent les mots dans la nuit / Blancheur latente des échos / il est temps dans l’air du temps / … ». Ce dernier poème est un véritable bijou qui met les mots au centre du mouvement planétaire, au cœur de la vie,…

Gérard élabore des textes poétiques comme d’autres bâtissent des édifices, construisent des engins divers, il recherche avant tout la justesse des mots, des sons, de l’agencement des mots entre eux pour donner des vers, des expressions, bien rythmés. Il se situe plus dans l’exercice de style que dans la narration poétique. C’est un jongleur, il produit des textes dits souvent exigeants, des textes qu’il faut suivre mot à mot pour ne pas perdre le fil du propos.  C’est un artiste du choix et de l’assemblage des mots. Même quand il évoque les failles dans lesquels il pourrait se jeter. « Et alors rapidement s’enclenche la chute / Tout vrille en l’air désespéré / Et spirale t’attire aux profondeurs du désert / … ».

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