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mardi 12 mars 2019

Critique d'Une étincelle dans le couloir des ombres

Thierry Moral, auteur de (Parenthèses), nous offre une superbe critique littéraire d'Une étincelle dans le couloir des ombres, de Ionuţ Caragea


Une étincelle dans le couloir des ombres


Ce livre est un cadeau, dans tous les sens du terme. Un cadeau authentique. Il n'est pas ce que l'on attend. À quoi peut-on s'attendre de la part d'un grand spécialiste de la poésie roumaine ? Une immersion dans une âme, oui, c'est la moindre des choses, mais dans l'ombre de son âme. On s'y attendait moins. C'est là que le cadeau pourrait devenir empoisonné. Le présent devient troublant de vérité, de force, de sincérité. Le travail sur les aphorismes transpire à travers les textes, mais s'en détache, nourrit le poème. 

Le classement en deux parties est très bien vu. Ombre et Lumière ? Allez savoir... Qui peut savoir dans le fond ? L'essentiel n'est pas là mais ailleurs, dans le fond de chaque texte qui prend des formes différentes, de prière, de déclamation, de lettre ouverte, de déclaration, d'introspection... Des thématiques ponctuelles arrivent à point nommé : la génération Facebook... Le poète plante sa flèche dans le mille. Quoi dire après ? On passe à autre chose...

L'ombre et la lumière reviennent souvent. L'auteur y consacre des suites poétiques qui approfondissent une vision, un aspect, un paradigme, une hypothèse... Le thème du dernier homme sur terre (qui se rattache quelque part à celui de la solitude) est poignant, prenant, désarmant de véracité. Les touches de spiritualité m'ont touché, même si je suis athée. J'aimerai bien croire parfois. Ce n'est pas le cas. Autre degré de solitude. 

L'intelligence de l'artiste consiste à faire des ponts avec les autres. Vu que nous sommes tous un reflet du miroir de la solitude. Ainsi l'apocalypse glissera vers l'effondrement. La dévotion, vers l'engagement. Les chemins de l'espoir se rejoignent dans une voix sincère et fragile, qui ne perd jamais pied droit dans ses bottes de sept lieux. 

La résilience est là quelque part, à la sortie de la salle de spectacle de la mort, là où se trouve une sculpture abandonnée. Nous pouvons la regarder, elle nous renseigne beaucoup sur ce que nous sommes en sommes de toutes les humanités isolées. Si on se perd dans cet archipel poétique, dans cette constellation, on comprend que le poète nous invite à regarder vers le ciel et à tourner la page au besoin. J'y reviendrai, dans ces pages, pour sûr.

Thierry Moral

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Vous pouvez aussi retrouver cette critique ici

3 commentaires :

  1. Félicitation, Thierry Moral pour une si belle et juste critique, et félicitation Ionut Caragea pour l'avoir mérité!

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  2. Je suis ravi que mes retours de lectures vous parlent. Et d'autant plsu d'avoir découvrir vos écrits. Merci Michel de donner de la vie à Stellamaris.

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