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dimanche 7 janvier 2024

Critique littéraire de Désordres

Pierre-Michel Sivadier a reçu de la part de Livres Davril une critique de son dernier ouvrage, Désordres.


Désordres de Pierre-Michel Sivadier

Quelle bonne idée d'avoir ainsi tout consigné ! Certains y avait pensé mais très peu l'ont fait.

De novembre 2020 à mars 2023, Pierre-Michel Sivadier a noté ses pensées et remarques quotidiennes. Et à peine trois ans plus tard, on s'étonne déjà d'avoir avalé tant de couleuvres sans moufter (par exemple, j'avais totalement occulté le couvre feu à 18h). L'exercice est sans conteste pertinent.

Heureusement, l'auteur évoque ces évènements avec une plume délicate. Il partage aussi ses poèmes, sa vision de la création musicale et littéraire, ainsi que ses bonheurs quotidiens. Des respirations bienvenues dont je n'ai pu m'empêcher de relever certains passages.

J'ai beaucoup aimé les allitérations des poèmes, notamment ceux sur les giboulées et sur l'automne.

Son point de vue d'auteur-compositeur sur la musique m'a touchée, et particulièrement la nécessité de la partager pour bénéficier de ses bienfaits, et la difficulté de toucher un public aussi large qu'espéré.

Empêchement qui se retrouve dans sa réflexion sur l'écriture, la publication, le rôle des médias dans la diffusion. Comment exister lorsque l'on est boudé par eux ? J'ai été sensible à ce besoin de reconnaissance. Et, de manière plus positive, à cet élan vers les jeunes. Ce bonheur d'enseigner.

Élection présidentielle de 2022 oblige, ce journal est imprégné de politique. Pierre-Michel Sivadier se montre très acerbe envers les éléments de langage propres à notre société, langage qui tourne en rond, s'auto-nourrit et finalement ne veut plus rien dire.

Il faut dire que, lorsque l'on est comme lui en quête de sens, d'épanouissement et d'émerveillement culturel, on ne peut que se sentir en décalage avec une société qui prône le travail dans la douleur et l'enrichissement.

Malgré tout, l'auteur a la politesse de l'optimisme, envers et contre tout — de la guerre en Ukraine à l'utilisation du 49.3 —, et une capacité admirable à s'émerveiller d'un « rien » : enfant glissant le long d'un toboggan, ou arrivée du printemps.

Ce journal est aussi intéressant dans la résonance qu'il entretient avec le premier tome Mets du jour, tant dans les thèmes que dans le style. Merci à l’auteur de m'avoir permis de découvrir ces deux ouvrages.

Livres d'Avril

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