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dimanche 21 juin 2020

Critique littéraire de Ruisseau d'opales suivi de L'île aux hiéroglyphes





Une dédicace à l'Amour


La lecture du recueil « Ruisseau d’opales » suivi de « L’île aux hiéroglyphes » de Marine Rose, fut la belle surprise à laquelle je m'attendais et que je cherchais dans ces pages.

De vers en vers, de poème en poème, un apaisement bien-faisant s'empara de moi.

La poétesse propose et invite le lecteur à être témoin d'un dialogue avec ceux qui composent une belle famille, la sienne (qui inclut Dieu), et avec des amis chers, mais aussi à des confidences et parfois des tourments.

Même étant non-croyante, j’adhérais aisément à sa foi, belle, bien-intentionnée, transcendante - nourriture indispensable à sa survie. La foi qui concentre confiance, espoir, altruisme, tolérance, et au-dessus de tout, celui qui incarne tout ceci et bien plus encore : l’Amour et sa multitude de sublimes facettes. La joie de le vivre. De se loger entre ses parois fortifiées, le seul endroit où l'on peut rencontrer le bonheur et la richesse – qui ne sont d’autres qu’un état d’esprit.

« Sourire, puisque tu as des ailes
où m’emporteras-tu?
[…]
sourire de ma colonne vertébrale qui a poussé vers le ciel
[…]
pour tous les êtres, une terre de labeur et de paix
confiée en Tes mains d’immensité »

Puisque c’est avec de pareilles paroles qu’elle nous raconte sa foi, comment ne pas se laisser convaincre?

Maman comblée d'un petit bout de chou, Christa-Angela, dont l’innocence l’inspire au quotidien :

« et je sens tout à coup les flots immenses
et diaphanes du poème m’inonder
perdu dans la beauté de ton regard de Lys »,

mais également femme amoureuse, non pas d’un homme, mais de l’Homme dont elle avait besoin pour former le parfait entier :

« Je ne me séparerai de ton âme pas même après la mort ».

« […] Je te connaissais
même avant d'être née
ton empreinte allait alarmer ma mémoire
arrivant à l’âge d’être femme
j'étais assoiffée », dit-elle.

N’est-ce une chance divine à laquelle tout être espère, que de rencontrer l’unique, le « fait pour soi »?

Et je ne pourrais pas résister à l'envie de la citer encore et encore, car ce n'est pas avec mes mots à moi que je pouvais décrire l’exquis et la plénitude de ses vers :

« Je m'endors en repensant à tes charmes
éclairés par la vérité de ton âme
tu es mon passage enflammé vers un nid de pétales ».

Amour d'une intensité digne d’un Roméo et Juliette, d’un Tristan et Iseult, d'un Orphée et Eurydice, d’un Rodrigue et Chimène… On y croit. On se rassasie. Et on en redemande. Alors, voici :

« C’est tout ton être qui m’émeut
comme une rivière dont le courant puissant
à l'extrême me conduit à l'avenir qui danse ! »

Un vortex incessant, une ivresse, une symphonie d'amour dédicacée à l’Amour. Et c'est toujours par amour qu'elle se soucie de « ce monde à la folle cervelle ».

Lorsqu’elle aperçoit la détresse dans laquelle se débat Gaïa, notre terre-mère, et qu'elle la voit souffrir, elle ne reste pas insensible, car Marine est faite de générosité, d'obligeance, et de probité :

« Et quelle pensée aujourd'hui lui offrir ?
Jamais celle qui l’alourdisse, mon cœur !
Seulement compassion, espoir et volonté !
À celle à qui tous les respects ne seront peut-être jamais rendus ».

Notre monde où « tout est à refaire » ne tourne pas rond, l'humain a prit une mauvaise direction et s'entête à avancer sur le chemin du déclin. Marine Rose lance ses cris d'alarme, c'est le devoir de tous ceux qui ont prit conscience, d’agir.

« Quelle révolte mon âme
trouve en contemplant l’infâme
et comme cela me pousse à être plus vive, responsable !
Mais comment faire le bien sinon dans la folie de Croire ?
Tu guideras mes actions, mon vouloir [...] »

Car l’indifférence, qui nous conduit fatalement vers l’abîme, est à bannir.

La politique « rongée de tant de vers pourrit / dans un râle ridicule et amer », « une marionnette agitée par la Mort et sa faux / dans le vêtement d'un obscur nihilisme médiatisé » ne se doit surtout pas d’être ignorée. Il est l'heure du réveil et de l’éveil !


Il reste néanmoins de l'espoir :

« Et même si le monde s’effondre
je resterai debout par Ta faveur, Amour »

puis encore :

« Mon plus beau rêve et ma meilleure vérité
c’est Toi, Amour, qui T’étends sur mon âme […]
c'est Toi ma demeure, Toi qui me passionnera »

L’amour s’étend sur son âme et ne la quitte pas non plus dans la deuxième partie de son recueil, « L’île aux hiéroglyphes ».

Toujours aussi éblouissant et captivant. Mer, sable, parfums, lunettes de soleil, robes transparentes, adrénaline, arcs-en-ciels, vacances… L'auteure aborde aussi d'autres sujets, qui de nos jours font encore la Une de nos préoccupations:

La libération féminine, laquelle « ce serait / ne plus avoir peur d'être divine » ; la peau – aux tons rose, jaunes ou marrons – qui a souvent droit à des caresses de vers sublimes ; un mot d'encouragement et de soutien envers toute personne victime de harcèlement scolaire

« et écrire que je suis invincible
avec l’amour que j’ai
qui s'ouvre, qui s'ouvre, qui s’ouvrira »

Et si nous nous mettions tous à aimer ? Purement. Inconditionnellement. Divinement. Poétiquement. Puisqu'il est question, en fin de compte, de notre propre sauvetage, de notre délivrance, de notre raison d’être ?…

Merci Marine! À jamais, vive l’Amour !

Amalia Achard

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