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lundi 26 novembre 2018

Une critique de Mon amour abyssal, par Marine Rose

Marine Rose, autrice de Trésor et, sous le pseudo de Bamby, de Poèmes à coeur, Des cheveux de rose et Nuit perle, nous offre une critique littéraire de Mon amour abyssal, de Ionuţ Caragea
Un poète roumain maîtrisant l’acrobatie qui révèle l’âme !

J’ai découvert un poète roumain dont l’œuvre est très abondante et reconnue : Ionut Caragea. « Mon amour abyssal » est un recueil que j’ai lu avec étonnement, intérêt et émerveillement. Sa poésie libre, traduite par Amalia Achard, est à la fois simple et extrêmement inventive et variée, un peu comme une toile qui capturerait le lecteur pour réveiller en lui plus de liberté, son sens de l’âme. J’y ai trouvé des variations émotionnelles d’arc-en-ciels, la mélancolie avec ses illusions étant peinte comme pour être dépassée et former son beau contraste avec le soleil, révélateur de nouvelles couleurs intérieures… J’y ai découvert une fidélité à l’amour absent, une femme aimée toujours avec une force bouleversante autant qu’apaisante, qui fait tremper la plume du poète dans une encre magnifique. Et tout en reflétant le vide et l’abysse notamment des futilités, des faussetés qui nous occupent et nous aliènent, de la solitude dans ce monde glacé – permettant aussi de trouver en soi une miraculeuse flamme intérieure – entre les lignes le poète nous fraye un chemin vers un ciel très pur, de l’amour à boire, une sensibilité mystique à ouvrir et répandre en fruits nobles, altruistes. La poésie est la compagne de Ionut Caragea, son essentielle bougie, nourriture pour lui-même et offrande pour les autres. L’auteur, dans toute sa nudité intérieure, nous propose des figures expressives tel un acrobate retombant toujours sur ses pattes. Les fins de poèmes ont souvent le goût de la surprise et l’arôme de la révélation. Dans ses blessures, il injecte par le biais de l’art poétique, de l’introspection honnête, une poignée d’étoiles filantes, de l’humour, des mots et des images choisis du côté de la beauté ou parmi l’ordinaire pour composer la partition juste, la musique vraie de son âme qui cherche, qui s’exprime, qui écoute et qui offre le fond de son silence vital et de sa confrontation avec l’existence.


« maintenant j’habite une chambre
au plancher en mosaïque de baisers
je sens encore l’odeur de tes traces et leur chaleur
je danse comme un fou
je t’ai dédié un livre mais à quoi bon
cette éternité de mots »


« que faisons-nous de cet amour
à qui l’offrir quand plus personne
ne se nourrit de restes

quand tous sont polis
comme à un repas étranger
réclamant l’addition
pour le montant des sentiments ? »


« et même si tu es blessé
accepte la douleur comme un cadeau divin
parce que là où l’homme n’aime pas
c’est Dieu qui aime
et si tu ne renfonces jamais à l’amour
Dieu ne renoncera pas à toi
et Il te donnera finalement
ce que tu mérites »

J’ai choisi ces trois paragraphes aimés tirés de différents poèmes en ouvrant le livre trois fois « par hasard », et ils me semblent pouvoir vous donner un joli échantillon de ce recueil à découvrir.

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