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jeudi 13 juin 2013

Critique littéraire de "Clichés et Poésie"

Annie Poirier, auteur de "À l'ancre de mon coeur", nous offre cette critique littéraire de "Clichés et Poésie", de Khris Anthelme et Béa Avesnoise

Clichés et Poésie

« Clichés et Poésie » est un magnifique ouvrage de Khris Anthelme, illustré sur la première de couverture d'une romantique photo de Béatrice Cayen et sur la dernière, d'un poème dédié à la nature qui veille ou qui s'éveille ainsi qu'à son amie photographe.
J'ignorais l'existence de Landrecies (commune du département du Nord) jusqu'au jour où je reçus ce recueil... L'ouvrir ou pas... ? Tout d'abord, caresser ce papier glacé si prometteur et faire durer le plaisir de l'assurance qu'une belle plume allait me bercer de ses mots, comme elle l'a toujours fait, fut mon premier geste... Mais la curiosité l'emporta vite et je ne fus pas déçue...

Khris nous y parle « d'un temps » où le gamin qu'il était parcourait la forêt de Rosembois entre bois et bocage, de sa maison, du chien Gentil...

« Je me souviens de cette agréable maison,
De Gentil, le chien noir goulu de nos étreintes,
Du jardin merveilleux aux herbes sacro-saintes,
De la mare aux canards nageant en garnison . »

La nostalgie chante d'un côté tandis que de l'autre défilent les superbes clichés de Béa...

Après la verdure, les bords de Sambre, (rivière canalisée) où le poète se promet de revenir « tout comme avant ».
« Si l'onde alors n'émet une moindre ridule,
J'attendrai que surgisse un vol de libellule
Pour te cueillir des ronds dans l'eau tout comme avant. »

Et cette aïeule qui sans nul doute fit naître, grâce à son don d'observation de la nature, le poète qui sommeillait déjà chez notre ami, ne voudrions-nous pas qu'elle soit nôtre ?

« Elle avait comme un don pour tenir en haleine ;
Ce jour était tant attendu que surhumaine
Fut la nuit bon rêveur que j'étais, longue et pleine
Me créant des desseins pour un songe incomplet ! »


La plume de Khris court ensuite du vieux moulin au pont de bois de la forêt de Mormal (le plus grand massif forestier du Nord) jusqu'à l'heure où la nuit « tout un monde s'éveille » pour nous offrir à la mi-temps de son livre un succulent dialogue entre l'aède et la rose. Ce joyau de la poésie classique permet au poète et à la photographe d'entrer dans une telle connivence qu'ils en deviennent autant acteurs que les artisans de leur art !

« Poète, un trait d'ardeur me frôle
Le corsage et me fait rosir,
N'aurais-tu d'autre à choisir
Que ce bourdon qui me rend folle ? »

Et le poète de répondre :

« Rose, il faudra t'en contenter,
Je n'ai plus qu'une seule abeille
Sous la main, la ruche sommeille,
Moi-même dois m'acclimater ! »


En conjuguant leurs talents dans une symbiose parfaite, Khris rêve et raconte avec ses mots tandis que Béatrice les couche sur des images délicates d'une qualité sans conteste... Ainsi défile toute leur histoire dont le lecteur s'abreuve avec délectation :

« La fleur est notre histoire expirant sans remord ;
Je me souviens d'avoir retrouvé le pétale
Rappelant que ne meurt le temps, mais qu'il s'endort
Oublié dans un livre en y faisant escale. »


Je vous recommande ce recueil, véritable cahier de morceaux choisis, illustré par deux très « bons élèves » qui auraient, au temps de leur enfance, reçu les premiers prix d'excellence d'une fin d'année scolaire à faire jalouser tous les autres !

Merci Béa et Khris !

Annie Poirier

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