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mardi 28 janvier 2014

Critique littéraire de Sonnets pour une autopsie

Erick Gauthier, auteur de 9 ouvrages publiés aux Editions Stellamaris, nous offre cette critique littéraire de Sonnets pour une autopsie, de Khris Anthelme
Sonnets pour une autopsie

Ce recueil, composé d'une centaine de sonnets dits irrationnels (sonnets de 14 vers, composés selon la formule 3/1/4/1/5 selon le nombre pi), en alexandrins, dont le dernier vers de chaque sonnet se retrouve premier vers du sonnet suivant, raconte une surprenante histoire, celle d'« un petit homme aux pas indécis qui cherchait l'aventure, défiait les cimes » (p. 14).

Cet être, déçu semble-t-il, désabusé a priori, interpelle une entité, en levant les yeux vers le ciel. « Sa plaie est profonde » (p. 15), sa douleur insupportable. L'homme se lamente sur son sort et sur celui de ses frères. Sur le monde, il pleure de le voir soumis à tant d'injustices. Serait-il responsable ? Pas un signe, pas un mot ne répondent à ces supplications. Et le petit homme perd la face, se met à courir.

Il s'adresse de nouveau à Dieu et lui demande de vivre de joie. De perdre ses larmes qui perlent sur son visage. Il gémit et l'éternel lui répond enfin. Il lui répond qu'il a fait de son mieux. Seul l'homme est responsable des malheurs que connaît le monde. De cette brève conversation, la voix entendue exhorte notre petit homme à aller de l'avant sur « le bon chemin qui mène vers l'amour » (p. 19). Elle l'exhorte à devenir humble, à prendre son vol (p. 24) ; bref, à surmonter les épreuves de la vie avec force, courage et détermination « pour faire de sa destinée un espoir » (p. 24). 

Le petit homme devint fort, son âme grandit et se décida de ne plus jamais se lamenter. S'ensuit alors un parcours initiatique, semée d'aventures et de rencontres toutes plus stimulantes les unes que les autres. 

Les conversations entre le Créateur et cet être mortel ne sont nullement là pour tenir lieu de sermons, mais elles sont plutôt réponses explicatives qui mènent à la réflexion sur la condition de l'homme. Théologie et philosophie se rencontrent, s'effleurent, se suivent en un savoureux résultat, sans heurt, jamais présomptueux, jamais prosélyte. 

Le style percutant de l'auteur, son art manié à la perfection ainsi qu'une belle maîtrise de la langue offrent aux lecteurs une histoire de qualité de  lecture aisée, agréable, drôle et enjouée ; le tout rendu possible grâce à l'alexandrin, qui de par sa composition rythme à merveille le récit. Cette forme choisie se prête bien volontiers à ces habiles réflexions. 

Le lecteur prend part à ce voyage. Il participe de cette aventure intellectuelle sur ce long chemin de la pensée humaine. Car il s'agit bien là des grands thèmes de la réflexion qui sont abordés ; ceux qui occupent la pensée de tous depuis des siècles. 

Chacun y retrouvera son bonheur parmi les thèmes abordés : la vie, la mort, la tristesse, le partage, l'amitié, la générosité, la bonté, mais aussi l'exil, la quête, l'altérité, etc. Bien entendu, le thème majeur, l'amour occupe une place de choix. 

Un livre original, servi sur un plateau doré par une plume de velours. A lire de toute urgence. 

Erick Gauthier

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