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lundi 25 novembre 2013

Critique littéraire de "Éclats de vie", de Florence Houssais

Thérèse Ruffault-Jombart, auteur de Derrière le masque et George Sand en vers et en couleurs, envers et contre tous, nous offre cette critique littéraire de Éclats de vie, de Florence Houssais


Éclats de vie

Florence Houssais écrit de la poésie comme elle respire. Ses peines, ses joies, c’est dans des poèmes qu’elle les exprime, et, ces derniers temps, c’est particulièrement dans des Haïkus qu’elle nous dévoile ses sentiments, ses intérêts, ses passions.

Un Haïku est un court poème d’origine japonaise ; sa forme est concise : 17 syllabes réparties en 3 vers de 5-7-5 syllabes. Facile ! Pensez-vous peut-être. Détrompez-vous. Les règles de cette forme poétique sont nombreuses et exigeantes : peu de verbes, de pronoms personnels, d’articles ; pas de participes présents ; un seul qualificatif par nom ; une césure au moins ; pas de référence à soi ; éviter les rimes ; 2 images au maximum ; écrire au présent ; une référence saisonnière ; produire un effet à la fin…la liste est interminable et écrire ce court poème traduisant un moment d’étonnement est extrêmement difficile. Le choix des mots et leur assemblage est un travail d’orfèvre.

Dans son recueil « Éclats de vie », Florence Houssais alterne les allusions à un passé plus que douloureux (la perte de sa soeur) :

Ton départ, Elie
Vécu comme un tsunami
Vies anéanties

…et les évocations d’un présent fait de petits bonheurs mis bout à bout :

Pour le déjeuner
Choisir des pâtisseries
La pause sucrée

La nature est très présente, bien mise en valeur par les superbes photos de Céline Touboul : instantanés pris sur le vif, parfaitement assortis au texte. La complicité des deux femmes est une évidence. Au terme de ma lecture, je m’interroge : Florence Houssais aurait-elle trouvé la paix ? Je le crois : sans jamais oublier le passé, elle regarde désormais devant elle avec une sérénité nouvelle. Et elle nous guide sur le chemin de la sagesse, celui qui consiste à apprécier les petits bonheurs simples ; les seuls vrais bonheurs, me semble-t-il. Bien fait, le Haïku dégage une sorte de magie : 17 syllabes suffisent à nous emporter dans un autre univers. Magie des mots, de l’écriture, du talent de la poétesse ? Une alchimie de tout cela sans doute ! Jugez plutôt :

Il pleut des fleurs roses
Cerisier uni au vent
Cortège nuptial

Chaque page, chaque poème, chaque photo est un régal. On le goûte et on en redemande. On le savoure et on y revient sans cesse avec une gourmandise qui nous fait dire : on en veut encore, Florence !

Thérèse Ruffault-Jombart

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