Prédation du silence
Quelle leçon tirer de la poésie ? Marine Rose l’enseigne avec avant tout la modestie en quoi le vrai poète reconnaît le fertile humus de ses vers. Elle sait d’’ailleurs que ce sont eux qui l’ont choisie dans sa propre introspection subtile.
Dès lors, pour Marine Rose la poésie n’est pas une fuite, un hors-monde là où le silence n’est jamais très loin. Mais la poésie devient la rature ininterrompue de sa circulation.
Dans une prédation du silence, une telle poésie, sans tuer l’intelligence ni violer l’intériorité, devient une invitation à fuir la rumeur ambiante pour monter vers l’essentiel là où reste ouverte la porte “des spectres de phénix de lumière”.
C’est presque un véritable programme existentiel qui recentre vers soi-même, loin des mots d’ordre de la communauté, de tout ce qui aliène et enfume, pour emporter enfin en un voyage essentiel.
Un tel ouvrage se lit lentement et avec ferveur, entre une restitution virgilienne et la dimension cosmique de l’entreprise.
Il s’agit pour Marine Rose de faire syntaxe de tout dans une méditation extatique où l’espérance garde le dernier mot.
Jean-Paul Gavard-Perret
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