vendredi 27 décembre 2013

Critique littéraire du "Mystère de la chapelle du pont", de Nathalie Gayou

Martine Maillard, auteur de Renaître et Instants secrets, nous offre cette critique littéraire du Mystère de la chapelle du pont, de Nathalie Gayou


Le mystère de la chapelle du pont

Voici un livre véritablement passionnant.

Comme l’indique le résumé au dos de l’ouvrage, il s’ouvre sur une intrigue fantastique. La narratrice, à la suite d’un douloureux divorce, achète une maison ancienne flanquée d’une grange et d’un vieux jardin dans un secteur qui fut jadis frappé par une malédiction. Des templiers y auraient vécu, près d’une chapelle et non loin d’un pont où eurent longtemps lieu des accidents inexplicables. Cependant cette maison l’attire, elle ne sait pourquoi, et d’ailleurs un prêtre a depuis quelques siècles complètement exorcisé les lieux.

Peu à peu on entre dans l’histoire de sa ville : Issoudun, sur laquelle elle paraît bien documentée. Sa nouvelle maison semble lui parler, lui sourire, elle y fait d’étranges découvertes qui toujours laissent en son esprit un sentiment de paix et de sécurité. Jusqu’à ces respirations dans le jardin, assez puissantes pour intriguer tous les visiteurs qu’elle convie pour en obtenir l’avis, mais qui jamais ne l’effraient et qui de plus n’apparaissent que cinq ans après son installation !

Et voici que sans crier gare, nous sommes entraînés plus de deux siècles dans le passé, pour partager l’existence d’une jeune fille nommée Jeanne puis du père de celle-ci, le vigneron Jean Valette. Une bouleversante histoire d’amour et de mort, que l’on suit avec émotion jusqu’à son issue tragique. Le mode de vie en milieu rural, les traditions berrichonnes, les évènements marquants de la période allant de 1771 à 1830 sont évoqués avec un naturel qui surprend et ravit.

Mais jusqu’à la fin on ignore le « pourquoi » exact des évènements dont la narratrice a été le témoin, tout comme le rapport qui existe entre cette vie à l’aube du XIXe siècle et l’aventure du jardin… C’est dans le dernier chapitre seulement que le mystère sera dévoilé, mystère d’une tendresse profonde, qui apporte à chacun d’entre nous un message vibrant d’espoir et de réconfort.

C’est donc un roman d’une grande richesse avec sa dimension historique, son aspect fantastique et sa portée humaine et spirituelle. L’auteur, élevée dans un milieu athée et scientifique, nous montre à travers la construction et l’écriture mêmes du livre sa nature cartésienne et logique, et cependant les faits sont là et parlent d’eux-mêmes : quelque chose survit au monde physique ; d’autres forces se manifestent, qu’il faut connaître et respecter car elles expliquent parfois ce que nous vivons aujourd’hui.

Martine Maillard

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