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lundi 15 avril 2024

Critique littéraire de Basile le bienheureux et de Basile n'est pas heureux

Denis Billamboz nous offre une critique littéraire de deux romans de Gérard Leyzieux, Basile le Bienheureux et Basile n'est pas heureux. Vous pouvez également retrouver cette critique sur le site Les belles phrases, ici

2023 – LUS EN FIN D’ANNÉE : LES AVENTURES DE BASILE / La chronique de DENIS BILLAMBOZ

Je connais mieux Gérard LEYZIEUX comme poète, j’ai beaucoup apprécié les recueils que j’ai lus mais dans cette chronique je voudrais évoquer le romancier à travers deux romans qu’il a consacrés au même héros : Basile. Dans le premier, il évoque le cheminement difficile d’un enfant né avec quelques handicaps et dans le second, après avoir vaincu quelques obstacles, les doutes et les nouveaux écueils qu’il doit vaincre.

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Basile le bienheureux

Il s’appelle Basile par un pur hasard calendaire, son père a déclaré sa naissance en même temps que le décès de sa fille, la mère de l’enfant morte en couches, sans avoir pensé à un prénom, il a choisi celui du saint du jour. Et c’est ainsi que le pauvre Basile, né avec une jambe plus courte que l’autre, est devenu le souffre-douleur des cours d’écoles où il est devenu Babar ou autrement encore selon l’imagination de ses persécuteurs. Devenu adulte Basile a trouvé un petit emploi à la mairie, il s’occupe de la gestion du camping de Soulac, un petite ville de la pointe de Grave. Il vit modestement mais il est heureux car il a deux passions qui l’occupent beaucoup : sa collection de carte postales avec laquelle il parcourt le monde et ses expéditions dans la campagne et les forêts environnantes qu’il connaît mieux encore que le fond de ses poches. C’est un amoureux de la faune et de la flore, un défenseur de l’écologie, un grand ennemi des chasseurs.

Il a tout pour être heureux, il ne lui manque qu’une présence féminine auprès de lui mais il n’y songe même pas, résigné à son sort d’handicapé célibataire. Et pourtant, un jour, une pensionnaire du camping se rapproche de lui, elle vient du continent, l’autre rive de la Gironde, elle n’est pas jolie, jolie, mais elle est avenante, agréable et surtout, comme lui, amoureuse de la nature et de ses habitants sauf les humains trop souvent chasseurs, menteurs, flagorneurs, peu respectueux de la nature et pleins d’autres défauts encore. Ils essaient de mener une petite vie à deux, la vie de deux blessés de la société, peu gâtés pas la vie, de deux amoureux de la nature et des animaux qu’ils cherchent à protéger de leur mieux.

Une lumière illumine cette vie pleine d’amour quand Basile commence à écrire sa vie dans des livres que sa copine édite. Un couple fort se forme autour de ce projet ambitieux soutenu par leurs parents et amis. Dans ses livres, Basile raconte sa vie et surtout son combat contre tous ceux qui ne respectent pas la nature et les animaux qui l’habitent. Ces livre connaissent un succès d’estime qui va grandissant, ils sont porteurs d’un message ou plutôt de messages, les mêmes que ceux que Gérard Leyzieux distille dans son texte.

Il y prône une vison écologique du monde, le respecte de la nature, la défense des animaux mais aussi l’intégrité de ceux qui ont pour mission de gérer le pays, la fraternité et la solidarité avec tous les bannis de la terre, tous ceux qui souffrent, tous ceux qui sont méprisés, …, tous les gamins harcelés dans les cours d’école ou violentés dans leur famille, tous les émigrés et migrants obligés de quitter leur terre natale pour chercher un coin de terre pour vivre modestement mais dignement.

Ce texte a certes, une dimension politique, sociale, écologique mais aussi un autre aspect plus humain à travers la résilience de ces deux êtres peu chanceux à leur naissance, peu choyés dans leur enfance, qui ont su nouer un grand amour autour de leur volonté de partage, de solidarité, d’amitié et de respect pour l’environnement en général. Le handicap, la violence, le mépris, … , n’empêcheront jamais un grand amour de renverser des montagnes même si elles ne sont que des dunes de sable médocaines.

Denis Billamboz

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Basile n'est pas heureux

Près de Soulac, Basile, un jeune homme handicapé, harcelé quand il était écolier, parvient à trouver le bonheur lors de ses longues promenades en forêt. Une jeune fille venue de l’autre côté de la Gironde, le Continent comme on dit en Médoc, complète ce bonheur. Mais la fameuse covid vient perturber la vie qu’ils avaient construite autour de leur petite Pauline. Basile n’accepte pas tout le surplus d’information déversé par les réseaux dits sociaux, les multiples chaînes du câble et la presse écrite plus ou moins spécialisée.

Dans un premier opus, Gérard Leyzieux avait raconté comment Basile avec sa jeune épouse avait pu surmonter son handicap et se créer une vie heureuse. J’avais conclu mon commentaire par ces quelques lignes qui résument bien ce premier opus. : « Ce texte a certes, une dimension politique, sociale, écologique mais aussi un autre aspect plus humain à travers la résilience de ces deux êtres peu chanceux à leur naissance, peu choyés dans leur enfance, qui ont su nouer un grand amour autour de leur volonté de partage, de solidarité, d’amitié et de respect pour l’environnement en général. Le handicap, la violence, le mépris, … , n’empêcheront jamais un grand amour de renverser des montagnes même si elles ne sont que des dunes médocaines. »

Dans ce second opus, Gérard Leyzieux raconte comment Basile a perdu le moral et s’est laissé emporter par le déferlement médiatique qui a accompagné la pandémie. Il décrit le malaise psychique et moral qui perturbe Basile : il ne comprend l’action du gouvernement incapable à juguler l’épidémie, la recherche systématique de coupables pour rassurer la populace en émoi, la montée des insatisfaction, le déferlement des toutes les théories en… isme qui inondent les médias comme le complotisme, et toutes les théories fumeuses soutenues par les nouveaux gourous du XXI° siècle. . Il se révolte violemment contre les théories de Trump, de Poutine et de leurs semblables à la tête d’autres gouvernements. Il n’accepte pas la marchandisation du monde où seuls comptent le rendement et la productivité.

Il n’accepte pas plus son incapacité à formuler sa révolte dans des écrits que son épouse pourrait éditer dans la petite maison qu’elle a créée. Devant son désarroi Christelle, lui propose d’apprendre, d’apprendre encore pour bien comprendre les informations déversées à flot sur la société confinée qui comme lui n’arrive plus à faire le tri entre ce qui est possible et ce qui n’est que vaste fumisterie destinée à encore plus embrouiller les populations déjà bien perturbées. Ce texte c’est un véritable pamphlet stigmatisant les pouvoirs incapables de lutter efficacement contre la pandémie, l’influence des nouveaux médias, le rôle nocif des nouveaux gourous, les nouvelles théories : véganisme, wokisme, dégenrement, …, destinée à embrouiller les citoyens pour les rendre encore plus asservis aux puissants qui détiennent la plus grande partie des richesses mondiales qu’ils soient financeurs de Trump, suppôts de Poutine, de Xi ou d’autres oligarques et chefs d’état autoritaires.

Gérard Leyzieux a écrit ce livre avant la guerre d’Ukraine et l’histoire semble bien vouloir lui donner raison. Espérons que, comme Basile, les foules trouvent dans le savoir un moyen de lutter contre les inégalités, les injustices, les abus de pouvoir, les appropriations scandaleuses, les marchandisations abusives et toutes les malversations et corruptions qui gangrènent le monde.

Denis Billamboz

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