Format 15*21 cm, 238 pages N&B pour le tome 1, 244 pages
N&B pour le tome 2
Pour vous faire une idée, vous pouvez en consulter des extraits ici pour le tome 1 et
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Témoignage
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Les anorexiques sont faites de cristal, et on les casse, on les brise sans pitié au lieu d’en prendre soin. Elles ont besoin de tendresse, d’attention, et elles sont la plupart du temps abandonnées, seules au-delà de tout. Livrées à elles-mêmes, leur pire ennemi…
Le Sens de l’Essence… L’Essence du Sens… La part du divin en chacun… Ne laissez pas mourir les papillons, les anges, ni les étoiles… Ces êtres diaphanes, trop proches de l’Éther, ces êtres qui demeurent à tout jamais à fleur de coeur… sont issus de la cristallisation, de la transcendance, leur chant muet s’est mué en souffrance… Redonnez-leur la vie pour que leur passage laisse un message… du papillon à l’ange… jusqu’à l’étoile… Que la Vie scintille… Que l’Âme ne soit pas tuée dans un silence hors de l’Harmonie… Chaque note de la Symphonie doit être jouée… C’est la seule symphonie au monde qui ne doive pas rester inachevée…
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Une critique de l'ouvrage
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La main tendue se partage
Si je n'avais que les idées de base de ce qu'anorexie veut dire, après avoir lu "Le cri du papillon" de Liza Peninon je sais aussi à quoi ressemble la vie d'une anorexique ; ce ne fut pas une lecture par impulsion mais par recommandation parce que, tout simplement, j'avais le sentiment que ce sujet, même qu'il me faisait de la peine de par son existence, ne me concernait pas. Il faut l'avouer, nous sommes, hélas, si égoïstes parfois en imaginant que le monde entier, "Ce monde si matérialiste et rempli à ras bord de dérisoire et de futile", tourne seulement autour de nous et de nos proches ! Pourtant, il suffit de lever les yeux et de regarder au-delà de son propre cocon, ou, comme si bien le dit l'autrice, "Tout est possible si personne ne reste confiné dans ces certitudes, quelles qu'elles soient..."
Combien j'aurais eu tort d'ignorer ce récit qui n'est pas seulement un témoignage pour les concerné(e)s, mais également de la pure littérature, des plus touchantes, des celles qui soignent autant les maux que les joies, autant les incommodés que les assoiffés de vivre. Juste comme ça, par la façon poétique de le dire. Par un simple "refuge dans un monde d'humanité" pour apercevoir "l'anorexie comme impossible poétisation ".
Si la souffrance est, depuis toujours, une sources de créativité des plus riches, Liza Peninon a testé la thérapie par l'écriture (Écrire pour vivre, intitule-t-elle un chapitre du deuxième tome) et le résultat est que, si cela ne peut pas guérir l'anorexie, elle innove avec certitude des mots plus vigoureux, plus convaincants, des mots triomphants qui rejoignent l'amour pour tresser ensembles la main tendue envers ne serait ce qu'une âme qui la cherchait, car il y a beaucoup d'amour dissimulé dans ses souffrances et entre les lignes de Liza.
Nous sommes tous des victimes : victimes des à priori, de divers clichés, de nos propres frustrations. Les anorexiques le sont également : victimes de maux difficiles, voir impossibles à définir, de monstres contemporains créés par une société plus ou moins inconsciemment démente. " J'espère tant vous aider à les comprendre mieux ! [...] Ma structure identitaire bancale était vouée à l’effondrement... alors j'en suis là et l'écriture m'épuise et m'achève... mais je partage tout cela avec vous pour que vous tendiez la main aux autres."
Liza Peninon fait une dissection à vif sur son mental et le scinde pièce par pièce au but de discerner le fonctionnement du mécanisme et de nous le révéler ensuite preuve à l’appui.
Aucune douleur de nos semblables n'a le droit de nous laisser insensibles. Qui se dit humain, se dit solidaire, se soucie et agit. En fin de compte, ils (et elles - plus nombreuses) ne demandent pas la lune, mais juste un peu de compréhension et de soutien. Avant tout, un cesser le jugement. Par où commencer ? Par ouvrir son cœur et les inviter dedans sans crainte. Elles ne prendront qu'autant de place qu'il leur est nécessaire pour se sentir à l'aise. Les assurer qu'elles ne sont pas d'intruses dans cette vie. La main tendue dont chacun a eu ou aura besoin un jour, doit passer de l'un à l'autre sans que quiconque soit proscrit. C'est notre main à tous.
Plus jeune j'ai eu, comme la plupart, ma dose de frustration. "Femmes, vous êtes toutes belles" résonnait dans ma tête comme un sarcasme des plus cruels. Pourquoi alors je ne rentre pas dans vos critères de beauté, avais-je envie de hurler ? Si 90 - 60 - 90 était relativement modelable - quoi que je suis toujours resté en dessous, la minimale de 1,72 m en échange représentait l'impossible qui se moquait de moi. De quel coté tirer ? Vers le haut ou vers le bas ? Mince, à la fin ! Je n'ai pas sombré au piège, heureusement pour moi. Je n'ai plus cherché à quitter mon cadre pour un autre qui m'était trop large. Mais je comprends, oh combien !, ces jeunes femmes accablées par une douleur qui leur a été inoculée de force et à leur insu. Je vois clairement Liza se débattre dans ce "papillon aux ailes déchirées". Plus je lisais, et plus j'oubliais l'anorexique pour ne voir que l'écrivaine et la poétesse Liza Peninon. J'ai souligné au crayon des centaines (je dis bien : des centaines) de phrases et d'expressions percutantes, fortes en émotions, mémorables. Que choisir si je voulais en citer quelques unes ?
"N'exister que par le regard des gens et en mourir constamment"
"[...] je dis je, maintenant que je n'existe plus... Je dis je n'existe pas, je n'ai pas de quoi survivre, travail de deuil impossible, l'Amour, l'Amour c'est quoi ? Je suis morte en naissant, je meurs à chaque instant, j'ai tant essayé de réparer, combler la brèche, travail éreintant de toute une vie, en vain, l'entre-deux a triomphé, je n'existe pas... [...]"
"Je régresse ou quoi ? L'enfant en moi qui n'a pas pu être n'est pas mort, et je n'ai pas pu faire le deuil de l'enfant que je n'aurai pas. Ni femme ni mère, je suis toujours dans l'entre-deux, entre deux sexes, entre deux rives, entrechats, virtuellement..."
"Dans la nuit je chercherai toujours les lucioles, les lumières artificielles ne me font pas vivre, elles éteignent en moi ce que j'ai de plus vivant, de vital, au cœur de mon âme un mal m'atteint... de plein fouet."
N'est-il pas vrai qu'on croirait lire des poèmes ? Si c'est l'anorexie qui lui a offert ce don, alors je me permets un blasphème : vive l'anorexie !
Puis, si je n'ai pas une main à tendre, je vous accueille volontiers, Liza Peninon et tous/toutes les anorexique que vous êtes, dans mon cœur, puissiez-vous trouver ici un brin d'Amour sincère et réapprendre votre vol de papillon !
Amalia Achard
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