mercredi 26 janvier 2022

Critique littéraire de Haïkus d'entre-saisons

 J'ai le plaisir de vous partager une critique littéraire de Haïkus d'entre-saisons, de Iocasta Huppen. Vous pourrez aussi la retrouver ici


Haïkus d’entre-saisons – Iocasta Huppen

En août dernier, j’ai laissé Iocasta, « haïjin », personne qui écrit des haïkus, bruxelloise d’origine roumaine, dans un très joli recueil de poésie d’inspiration japonaise magnifiquement illustré de dessins aux couleurs chatoyantes par Justine Gury. Dans ce recueil, elle racontait ses vacances dans le Limousin, avec ce nouvel opus que je vous propose aujourd’hui, elle parcourt les quatre saisons d’une année à travers des haïkus présentés sur deux ou trois lignes. En exergue à ce recueil, elle déclare qu’« il n’y a pas meilleur moment pour philosopher qu’entre deux -saisons ». J’ai donc mis mes yeux dans ces vers pour découvrir ces espaces temps, ces entre-saisons, où l’on philosophe si aisément. J’ai ainsi découvert les solstices et équinoxes tels qu’elle les décrit :

« Solstice d’hiver – / un reste de soleil / baigne dans la mer »,
« De la lumière / sur les feuilles tendres - / équinoxe de printemps »,
« Premier orage et / une pluie de fleurs d’acacia – / solstice d’été »,
« Du miel / sur la tartine du matin – / équinoxe d’automne ».

Iocasta met en scène les haïkus de ce recueil sur du papier aux couleurs pastel d’un tendre marbré avec des caractères qui évoquent l’écriture manuelle. L’éditeur et l’imprimeur ont réalisé un joli travail de mise en valeur des textes, chaque page est divisée verticalement en deux parties, sur la gauche de chacune, ils ont inscrit verticalement un haïkus avec des caractères majuscules qui ressemblent un peu à des kanjis asiatiques et sur la partie droite, ils ont imprimé le même haïku mais avec la police de caractères évoquant l’écriture manuelle. Ce recueil est donc aussi un très bel objet littéraire qui peut devenir un bien joli cadeau.

Pour chaque saison, j’ai retenu un haïku qui se rapporte bien à la saison à laquelle il est affecté :

Hiver : « A moitié / la lune de février – / premiers bourgeons »,
Printemps : « D’un peu de pluie / l’oiseau allège ses ailes – / premiers rayons »,
Eté : « Fin des moissons – / attirées par les chaumes / quelques barnaches »,
Automne : « Nuits d’automne – / les au revoir s’éternisent / sur le pied de la porte ».

Ainsi Iocasta effeuille avec douceur et tendresse l’éphéméride de l’année en haïkus qui ornent joliment les pages de ce recueil et évoquent des temps iréniques et paisibles où la vie est douce. Une petite cure de bonne humeur et de quiétude pour parcourir une nouvelle année sans stress inutile.

Denis Billamboz

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