Jean-Paul Gavard-Perret nous offre une magnifique critique de J'habite la maison aux fenêtres fermées, de Ionuţ Caragea, sur le site Le littéraire.com
Lire en accordéon
La poésie de Ionuţ Caragea est aussi visuelle et tactile que métaphysique. Il refuse le pétillant pour accorder une matérialité à l’âme et une spiritualité aux objets et aux souvenirs. Il laisse dans chaque poème une liberté d’interprétation. L’humanité qu’il affiche et qui s’inscrit chez lui “pour faire naître un phare / sur le rivage du coeur” s’inscrit au nom de l’âme de son pays.
Elle lui sert au besoin de levier même si parfois — ou du moins pour ceux qui l’ont bafouée — elle peut se retrouvée coupée ou estropiée.
Dès lors, “si la poésie n’a pas besoin de mots”, Caragea prouve le contraire et permet de découvrir des paysages, un univers, des ambiances aussi cadrées que labyrinthiques. Preuve qu’une nuit d’encre transporte le poète loin des cercles viciés “à travers les douanes du ciel”. Caragea y distingue une lumière de lune. Devenu père, il partage de vrais moments, comparables à celui qu’il connut avec ses propres parents.
Si bien que de tels poèmes peuvent se lire en accordéon. Quittant la grande route, ils font monter la poésie dans un dedans qui reste un dehors.
Fenêtres fermées s’y lit le monde et ce qui le transcende.
Jean-Paul Gavard-Perret
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