Cathou Quivy, auteur de Ne me lâche pas la main, nous partage un article paru dans La Dépêche du 9 janvier, au sujet d'une présentation de l'ouvrage à la médiathèque de Pamiers
Article de La Dépêche paru le 9 janvier
"Elle n'a pas lâché la main des Hmong. Cathou Quivy, Appaméenne depuis 4 ans, vient de sortir son septième livre dans lequel elle raconte sa vie aux côtés des Hmong. Un livre qu'elle présentera samedi lors d'un «petit déj» littéraire à la médiathèque.
L'assistante sociale à la retraite explique : « J'habitais en Lozère Sud à la fin des années 70 et une association a été créée pour accueillir les Hmong. Ce sont des gens qui ont été intégrés à l'armée française en Indochine puis américaine au Vietnam puis qu'on a laissés à leur sort» alors que les communistes prenaient le pouvoir. Une histoire qui rappelle celle des Harkis en Algérie. En Lozère arrivent une trentaine de familles du Nord Laos, «directement depuis les camps de Thailande, après avoir fui leur pays sous les balles, dans la nuit… Ils arrivaient ici en ne sachant pas ce qui allait leur arriver», souligne Cathou Quivy. Elle est embauchée pour les accompagner sur le plan administratif. «Ils ne parlaient pas un mot de français, l'écriture n'était pas dans leur culture, alors, pour communiquer, ce n'était pas simple», témoigne-t-elle. Mais, à force de cuisine avec les femmes et en intégrant les hommes sur les chantiers et en les formant à la menuiserie, ils se sont peu à peu sentis chez eux. » Pour les accueillir, l'association avait avec elle une dizaine de mairies, le Département, le Greta… « C'est sûr qu'il y avait aussi des préjugés. Nous-mêmes nous en avions. il a fallu surmonter tout ça… » Face à la situation (absence d'état civil chez les Hmong, enfant récupéré par une famille dans un village dévasté), « j'ai fait mon maximum… et j'ai même fait des faux documents », avoue-t-elle aujourd'hui.
Elle se souvient aussi : « L'éducation nationale avait accepté de rouvrir une école juste pour les élèves Hmong. Et ils ont appris à une vitesse grand V ». Tchou Vang, l'un des membres de la communauté a d'ailleurs illustré le livre, qui est également traduit en hmong.
Et l'Appaméenne de conclure : « Aujourd'hui, je suis choquée, on abandonne les migrants. Quand on voit les camps sauvages, c'est qu'on abandonne les migrants. Quand on met un minimum de gens en face pour les aider, ça marche ! »
« Ne me lâche pas la main », de Cathou Quivy, Ed. Stellamaris, 15 €. Un livre que l'auteure présentera samedi à 10 heures à la médiathèque, sans doute en présence du dessinateur et de la traductrice. Entrée gratuite.
Christophe Zoia
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