dimanche 11 novembre 2018

Auteur : Marine Rose

Ses oeuvres
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Vous trouverez ci-après une interview d'elle pour Le littéraire.com

Tomber en pâmoison — entretien avec Marine Rose

Marine Rose dénoue la poé­sie actuelle de ses cra­vates empe­sées qui semblent ser­vir à se pendre. A la recherche de la clarté, le corps et l’âme ne fai­sant qu’un s’abandonnent, sans dra­ma­tur­gie, ni spec­ta­cu­laire, à la volupté et la spi­ri­tua­lité de l’amour. Il devient trame nar­ra­tive dont le désir de fic­tion est par­tout. La poé­tesse s’en fait l’écho : elle n’écrit qu’en son nom. Car il ins­crit dans le creux de l’être une culmi­na­tion et une tota­lité.

L’auteure la reven­dique comme richesse suprême. Nous voici spec­ta­teurs ou plu­tôt élèves d’une jeune pro­fes­seur d’existence. Elle inter­prète l ’“objet” éperdu qui reste pour elle l’unique sujet. On se voit dedans. La sur­face vitrée du poème joue de reflets : les mots eux-mêmes tombent en pâmoi­son dans le sen­ti­ment d’une cohé­rence mys­té­rieuse et évi­dente que Marine Rose fait éprou­ver. Le corps n’a rien de bas et lourd comme le ciel de Bau­de­laire. Il est ailé mais l’envol n’oblitère en rien sa sen­sua­lité. Au contraire.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Ce qui me fait lever le matin c’est ma mer­veilleuse fille de 21 mois, qui dort dans la même chambre que moi et m’appelle afin de venir dans le lit de sa maman. Ensuite elle com­mande du lait ou un gâteau, et là je ne peux pas résis­ter à l’appel du saut du lit ! L’écriture quant à elle me donne tou­jours envie d’être dans mon lit, car c’est là, avec l’esprit qui flotte, que j’écris le mieux.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Mes rêves d’enfant, j’ai le sen­ti­ment de les vivre aujourd’hui, même s’ils se sont trans­for­més en che­min. Petite, je rêvais pas­sion­né­ment de tenir un centre équestre, mais j’avais déjà un goût pro­noncé pour les beaux sty­los de toutes les cou­leurs, l’acte d’écrire, les car­nets, je regret­tais seule­ment de n’avoir rien de très inté­res­sant à y noter, à part des poèmes pour les animaux.

À quoi avez-vous renoncé ?
C’est tous les jours qu’on fait des petits sacri­fices pour mieux se don­ner, cepen­dant c’est le bon­heur de la vie que de pou­voir le faire. Je dirais que j’ai renoncé à moi-même, à mon ego, quand j’ai fait le choix plei­ne­ment conscient d’offrir ma vie à Dieu, à 21 ans. Aujourd’hui qu’Il m’a gui­dée vers la famille et les occu­pa­tions qui sont les miennes, je me rap­pelle cette volonté de renon­cer à soi-même. Para­doxa­le­ment, c’est là qu’on reçoit le plus !

D’où venez-vous ?
Je viens d’Annecy, une ville à l’écrin magique de lac et de mon­tagnes, où je suis retour­née vivre à mes 22 ans, pour y trou­ver l’homme de ma vie et y don­ner nais­sance à ma fille. J’y vois aussi régu­liè­re­ment mes chers parents ; cette ville est donc un coup de cœur multiple.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Il n’y a que Dieu qui le sait, je tra­vaille pour déve­lop­per les talents qui se sont révé­lés à moi à force de tâton­ner dans le mys­tère et le rêve. Comme je suis extrê­me­ment per­fec­tion­niste et pas­sion­née, j’en ai choi­sis peu pour mieux m’y consacrer.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Il y en a plu­sieurs bien sûr ! Cepen­dant, celui dont je vais par­ler est le pre­mier à mes yeux, celui qui est mon essen­tiel et qui n’est pour­tant pas du tout à la mode : la prière ! Sous ses dif­fé­rentes formes. S’adresser à Dieu et tout confier en Lui est quelque chose que j’ai déve­loppé au départ pour sur­vivre, alors que j’étais la pri­son­nière d’une ter­rible mala­die de Lyme qui a duré 4 ans, et aujourd’hui c’est pour moi un oxy­gène révé­la­teur de vie, qui me fait encore ouvrir les portes de l’impossible ! Dépas­ser ses limites humaines, retrou­ver peu à peu sa nature divine, afin de pou­voir mieux se réa­li­ser et se don­ner aux autres, c’est mon plus grand plai­sir, sou­vent de l’ordre de l’extase mal­gré les luttes acharnées !

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres poètes ?
Cha­cun est unique, je dirais donc que ce qui me dis­tingue est mon uni­cité. En chaque poé­sie est reflété l’univers inté­rieur de l’auteur, ses pen­sées, ses rêves, ses expé­riences ; mon uni­vers inté­rieur est très mys­tique, pas­sionné, intime, roman­tique, idéaliste.

Com­ment définiriez-vous vos évo­ca­tions amou­reuses ?
Mes évo­ca­tions amou­reuses sont variées en ce sens que la poé­sie est pour moi une affaire d’amour à mul­tiples facettes, amour spi­ri­tuel uni­ver­sel, amour du verbe, de la fan­tai­sie et du songe, mais aussi amour vécu : mes poèmes rendent spon­ta­né­ment le roman­tisme, l’érotisme, le mys­ti­cisme par­tagé et l’amour mater­nel nés de ma vie de famille.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Si l’on parle d’image trou­vée au sein de la lit­té­ra­ture, me vient à l’esprit “L’Écume des jours” de Boris Vian. J’ai été mer­veilleu­se­ment éton­née par l’usage poé­tique extrê­me­ment inven­tif qu’il fai­sait du réel, jusqu’à com­pa­rer une mala­die à un nénu­phar absor­bant la santé de l’être aimé. Les nénu­phars vivent sur les mares à l’eau trouble, pour­tant leurs fleurs sont belles comme des miracles. Qui sait quelle beauté peut se cacher der­rière un fait en appa­rence ter­rible. Je pense par exemple à la cru­ci­fixion du Christ. Cela m’évoque aussi ma propre expé­rience de la mala­die, née sans doute d’un trop plein d’idéalisme et d’une soif non étan­chée d’amour véri­table et infaillible, me pous­sant de manière aussi ter­rible que mira­cu­leuse vers ce dernier.

Et votre pre­mière lec­ture ?
Ma pre­mière lec­ture était sans doute Harry Pot­ter, qui a tou­ché mon­dia­le­ment toute une géné­ra­tion et dont la fan­tai­sie cache une grande pro­fon­deur et d’importants sym­boles. Le com­bat de la Lumière et de sa magie sur les ténèbres, c’est aussi devenu mon combat !

Quelles musiques écoutez-vous ?
J’aime des musiques parmi tous les styles, selon les périodes. Ma pré­fé­rence aujourd’hui est pour les musiques éso­té­riques que je peux écou­ter en boucle à la mai­son, avec des vibra­tions de « OM » ou pour l’ouverture des cha­kras, ou encore de magni­fiques man­tras. Quand je tombe sur une bonne élec­tro je suis aux anges, je peux lais­ser mon esprit pla­ner et per­cer loin dans le mys­tère rythmé. Et en ce moment je danse sur Whit­ney Houston !

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Je n’ai jamais relu un seul livre mal­gré la force de mes coups de cœur. J’y repense, je les intègre à ma vie, mais je regarde tou­jours en avant vers de nou­velles découvertes.

Quel film vous fait pleu­rer ?
Il y en a plu­sieurs bien sûr, compte tenu de ma sen­si­bi­lité, mais je peux citer “Sea­bis­cuit” et “Je vais bien ne t’en fais pas” parmi mes plus grands coups de cœurs émotionnels.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Je vois une per­sonne peu assu­rée de se trou­ver dans un corps et de devoir y faire face, mais qui est assez folle et déter­mi­née pour trans­for­mer cette incar­na­tion en une mer­veille de beau­tés et de richesses véritables.

À qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Personne

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Je dirais Flo­rence, sym­bole de la Renais­sance et de la pein­ture de Bot­ti­celli et de Léo­nard de Vinci, ou Venise, dont le roman­tisme m’appelle, char­gée aussi des mer­veilles artis­tiques de l’Italie et d’une petite res­sem­blance avec la vielle ville de ma cité natale.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Je me sens proche de ceux que je découvre en ce moment grâce aux réseaux sociaux et pour les œuvres des­quels j’ai un coup de cœur. Je me suis sen­tie proche de poètes anglo-saxons comme Emily Dickin­son, les sœurs Brontë, William But­ler Yeats, James Joyce…

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Le miracle que je demande à Dieu depuis plu­sieurs années, par­fai­te­ment abouti !

Que défendez-vous ?
L’Espoir, la foi.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Cela m’inspire que « celui qui aime peut chan­ger l’impossible ! » (Swami Roberto)

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
La force de l’affirmation, de l’optimisme, de l’ouverture et de l’accueil nous amène loin devant nos prévisions !

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Qui est mon ins­pi­ra­teur ? Réponse : l’Amour éter­nel, la plus grande des forces

Entre­tien et pré­sen­ta­tion réa­li­sés par Jean-Paul Gavard-Perret 
pour lelitteraire.com, le 18 février 2019.

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