Ses oeuvres
(Cliquer sur les images de couverture pour ouvrir leurs pages de vente et présentation)
Vous trouverez ci-après une interview d'elle pour Le littéraire.com
Tomber en pâmoison — entretien avec Marine Rose
Marine Rose dénoue la poésie actuelle de ses cravates empesées qui semblent servir à se pendre. A la recherche de la clarté, le corps et l’âme ne faisant qu’un s’abandonnent, sans dramaturgie, ni spectaculaire, à la volupté et la spiritualité de l’amour. Il devient trame narrative dont le désir de fiction est partout. La poétesse s’en fait l’écho : elle n’écrit qu’en son nom. Car il inscrit dans le creux de l’être une culmination et une totalité.
L’auteure la revendique comme richesse suprême. Nous voici spectateurs ou plutôt élèves d’une jeune professeur d’existence. Elle interprète l ’“objet” éperdu qui reste pour elle l’unique sujet. On se voit dedans. La surface vitrée du poème joue de reflets : les mots eux-mêmes tombent en pâmoison dans le sentiment d’une cohérence mystérieuse et évidente que Marine Rose fait éprouver. Le corps n’a rien de bas et lourd comme le ciel de Baudelaire. Il est ailé mais l’envol n’oblitère en rien sa sensualité. Au contraire.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Ce qui me fait lever le matin c’est ma merveilleuse fille de 21 mois, qui dort dans la même chambre que moi et m’appelle afin de venir dans le lit de sa maman. Ensuite elle commande du lait ou un gâteau, et là je ne peux pas résister à l’appel du saut du lit ! L’écriture quant à elle me donne toujours envie d’être dans mon lit, car c’est là, avec l’esprit qui flotte, que j’écris le mieux.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Mes rêves d’enfant, j’ai le sentiment de les vivre aujourd’hui, même s’ils se sont transformés en chemin. Petite, je rêvais passionnément de tenir un centre équestre, mais j’avais déjà un goût prononcé pour les beaux stylos de toutes les couleurs, l’acte d’écrire, les carnets, je regrettais seulement de n’avoir rien de très intéressant à y noter, à part des poèmes pour les animaux.
À quoi avez-vous renoncé ?
C’est tous les jours qu’on fait des petits sacrifices pour mieux se donner, cependant c’est le bonheur de la vie que de pouvoir le faire. Je dirais que j’ai renoncé à moi-même, à mon ego, quand j’ai fait le choix pleinement conscient d’offrir ma vie à Dieu, à 21 ans. Aujourd’hui qu’Il m’a guidée vers la famille et les occupations qui sont les miennes, je me rappelle cette volonté de renoncer à soi-même. Paradoxalement, c’est là qu’on reçoit le plus !
D’où venez-vous ?
Je viens d’Annecy, une ville à l’écrin magique de lac et de montagnes, où je suis retournée vivre à mes 22 ans, pour y trouver l’homme de ma vie et y donner naissance à ma fille. J’y vois aussi régulièrement mes chers parents ; cette ville est donc un coup de cœur multiple.
Qu’avez-vous reçu en dot ?
Il n’y a que Dieu qui le sait, je travaille pour développer les talents qui se sont révélés à moi à force de tâtonner dans le mystère et le rêve. Comme je suis extrêmement perfectionniste et passionnée, j’en ai choisis peu pour mieux m’y consacrer.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Il y en a plusieurs bien sûr ! Cependant, celui dont je vais parler est le premier à mes yeux, celui qui est mon essentiel et qui n’est pourtant pas du tout à la mode : la prière ! Sous ses différentes formes. S’adresser à Dieu et tout confier en Lui est quelque chose que j’ai développé au départ pour survivre, alors que j’étais la prisonnière d’une terrible maladie de Lyme qui a duré 4 ans, et aujourd’hui c’est pour moi un oxygène révélateur de vie, qui me fait encore ouvrir les portes de l’impossible ! Dépasser ses limites humaines, retrouver peu à peu sa nature divine, afin de pouvoir mieux se réaliser et se donner aux autres, c’est mon plus grand plaisir, souvent de l’ordre de l’extase malgré les luttes acharnées !
Qu’est-ce qui vous distingue des autres poètes ?
Chacun est unique, je dirais donc que ce qui me distingue est mon unicité. En chaque poésie est reflété l’univers intérieur de l’auteur, ses pensées, ses rêves, ses expériences ; mon univers intérieur est très mystique, passionné, intime, romantique, idéaliste.
Comment définiriez-vous vos évocations amoureuses ?
Mes évocations amoureuses sont variées en ce sens que la poésie est pour moi une affaire d’amour à multiples facettes, amour spirituel universel, amour du verbe, de la fantaisie et du songe, mais aussi amour vécu : mes poèmes rendent spontanément le romantisme, l’érotisme, le mysticisme partagé et l’amour maternel nés de ma vie de famille.
Quelle est la première image qui vous interpella ?
Si l’on parle d’image trouvée au sein de la littérature, me vient à l’esprit “L’Écume des jours” de Boris Vian. J’ai été merveilleusement étonnée par l’usage poétique extrêmement inventif qu’il faisait du réel, jusqu’à comparer une maladie à un nénuphar absorbant la santé de l’être aimé. Les nénuphars vivent sur les mares à l’eau trouble, pourtant leurs fleurs sont belles comme des miracles. Qui sait quelle beauté peut se cacher derrière un fait en apparence terrible. Je pense par exemple à la crucifixion du Christ. Cela m’évoque aussi ma propre expérience de la maladie, née sans doute d’un trop plein d’idéalisme et d’une soif non étanchée d’amour véritable et infaillible, me poussant de manière aussi terrible que miraculeuse vers ce dernier.
Et votre première lecture ?
Ma première lecture était sans doute Harry Potter, qui a touché mondialement toute une génération et dont la fantaisie cache une grande profondeur et d’importants symboles. Le combat de la Lumière et de sa magie sur les ténèbres, c’est aussi devenu mon combat !
Quelles musiques écoutez-vous ?
J’aime des musiques parmi tous les styles, selon les périodes. Ma préférence aujourd’hui est pour les musiques ésotériques que je peux écouter en boucle à la maison, avec des vibrations de « OM » ou pour l’ouverture des chakras, ou encore de magnifiques mantras. Quand je tombe sur une bonne électro je suis aux anges, je peux laisser mon esprit planer et percer loin dans le mystère rythmé. Et en ce moment je danse sur Whitney Houston !
Quel est le livre que vous aimez relire ?
Je n’ai jamais relu un seul livre malgré la force de mes coups de cœur. J’y repense, je les intègre à ma vie, mais je regarde toujours en avant vers de nouvelles découvertes.
Quel film vous fait pleurer ?
Il y en a plusieurs bien sûr, compte tenu de ma sensibilité, mais je peux citer “Seabiscuit” et “Je vais bien ne t’en fais pas” parmi mes plus grands coups de cœurs émotionnels.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Je vois une personne peu assurée de se trouver dans un corps et de devoir y faire face, mais qui est assez folle et déterminée pour transformer cette incarnation en une merveille de beautés et de richesses véritables.
À qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Personne
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Je dirais Florence, symbole de la Renaissance et de la peinture de Botticelli et de Léonard de Vinci, ou Venise, dont le romantisme m’appelle, chargée aussi des merveilles artistiques de l’Italie et d’une petite ressemblance avec la vielle ville de ma cité natale.
Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
Je me sens proche de ceux que je découvre en ce moment grâce aux réseaux sociaux et pour les œuvres desquels j’ai un coup de cœur. Je me suis sentie proche de poètes anglo-saxons comme Emily Dickinson, les sœurs Brontë, William Butler Yeats, James Joyce…
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Le miracle que je demande à Dieu depuis plusieurs années, parfaitement abouti !
Que défendez-vous ?
L’Espoir, la foi.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Cela m’inspire que « celui qui aime peut changer l’impossible ! » (Swami Roberto)
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
La force de l’affirmation, de l’optimisme, de l’ouverture et de l’accueil nous amène loin devant nos prévisions !
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Qui est mon inspirateur ? Réponse : l’Amour éternel, la plus grande des forces
Entretien et présentation réalisés par Jean-Paul Gavard-Perret
pour lelitteraire.com, le 18 février 2019.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire