Le site De cape et de dés a publié une critique littéraire du roman Les chants de Loss, tome 1 : Armanth et du jeu de rôle associé.
Vous trouverez toutes les informations pour lire et/ou vous procurer les romans des Chants de Loss ici et tous les téléchargements pour le jeu de rôle là : vous n’avez plus aucune excuses, on vous a mâché le boulot au-delà du possible…
Pour ceux qui sont pressés je reproduis ici cette critique, mais je vous convie vivement à la lire sur le site d'origine, elle y est illustrée de magnifiques illustrations de l'auteur du jeu de rôle et du roman, qui contribuent à immerger les lecteurs dans l'ambiance de ce monde si particulier...
Les Chants de Loss
Vous l’aurez certainement compris à la lecture de mon dernier article, j’aime le cross-média! Et bien je viens vous donner mon coup de cœur du moment: Les Chants de Loss. Ce projet se décline en une série de romans en cours d’écriture (premier volume paru, second en relecture) et d’un jeu de rôle (à paraître aux éditions Matagot mais déjà développé dans les grandes largeur sur le site dédié).
Je me suis surtout focalisée sur le premier roman, histoire de
découvrir l’univers de Loss sans en connaitre toutes les facettes et
ainsi pouvoir être joueur à une table (non non, ce n’est pas un message
subliminal envoyé à mes compatriotes MJ).
Ce dernier a piqué ma curiosité quand à son ambiance particulière. Loss est une planète hostile
où l’humanité n’aurait jamais dû pouvoir s’implanter. Même si on ne
sait pas vraiment comment elle est arrivée là, elle a su conquérir ces
terres grâce à son acharnement. Mais Loss a également sont lot de
merveilles comme le loss-métal, minerai aux vertus magnétiques prodigieuses! Il est rare et très recherché mais c’est aussi la source d’un pouvoir destructeur appelé le chant de Loss:
de rares individus ont la capacité de résonner avec ce métal
exceptionnel. Ils ont par ailleurs manqué de détruire à jamais la
civilisation humaine lors du « Long Hiver » et sont désormais considérés
comme des monstres qu’il faut éradiquer.
Le Monde de Loss est un monde à la fois dur et sans pitié, en proie aux guerres et à la barbarie, mais aussi un monde d’honneur et de sagesse.
La grande église du Concile Divin veille au respect de ses règles,
sages mais aussi cruelles. Elle règne de manière omniprésente sur le
continent et seules quelques cités-états cherchent à devenir
indépendantes de ses dogmes.
L’histoire du roman commence justement dans l’une de ces cités, Armanth. Une jeune terrienne nommée Lisa va se retrouver propulsée par on ne sait quelle magie dans ce monde cruel. Elle-même serait incapable de l’expliquer car elle était en pleine overdose quand cela s’est produit. La jeune fille a tous les attributs physiques (rousse aux yeux verts) du démon chanteur de Loss
et va donc subir toutes les affres de ce monde. Sans même savoir si les
terriens ayant cette apparence ont cette capacité, seuls deux destins
les attendent sur Loss: la mort ou l’esclavage. A
Armanth, comme sur le reste du continent cette pratique est
culturellement très pratiquée. Elle fait partie des lossyans et est
considérée, comme ils l’appellent, un Haut-Art. Lisa va donc subir les
pires sévices et se voir de nombreuses fois détruite lors de son apprentissage pour être une esclaves de plaisirs.
L’autre personnage du roman, Jawaad est loin de la petite junkie. Il est pour ainsi dire sur les hautes marches de l’échelle sociale d’Armanth. C’est un Maître Marchand, ayant depuis de nombreuses années amassé une fortune grâce au marché maritime.
C’est un personnage fort, courageux et téméraire mais la description du
parfait prince charmant s’arrête ici car il en est aux antipodes. Il a
beau être considéré comme un des plus grands de la ville d’Armanth, son
caractère froid, calculateur et hautain, en font un ennemi à abattre. Il se moque totalement des conventions
et fait même l’affront de refuser siéger au plus haut rang de la ville
alors qu’il a été désigné. Il recherche depuis des décennies une esclave rousse venant de la terre
pour une raison mystérieuse et même ses plus proches amis ignorent
qu’elle en est la raison. Il est donc tout tracé qu’il croisera notre
petite terrienne soumise à l’esclavage.
Pour
des raisons logiques, je m’arrêterais là pour les descriptions du
livre, histoire que vous preniez plaisir tout autant que moi à suivre l’histoire magique mais tragique de nos protagonistes.
Vous l’aurez compris, ce roman ne nous narre pas un merveilleux conte
de fée où une princesse en détresse sera miraculeusement sauvé par son
prince charmant. Non pas que les romans de fantasy soient tous sur ce
schéma, ils l’empruntent souvent à une tradition voguant sur la
bienséance et le politiquement correct.
Là c’est la dureté de la vie que l’on va rencontrer, les tréfonds macabres du comportement humain.
Une réalité certes très éloignée dans notre quotidien sur terre mais
qui rappelle fortement des évènement de notre monde, à une certaine
époque. Pour les lossyans l’esclavagisme est quelque chose de normal
et de profondément ancré dans leur culture, voire même imposé par
l’église toute puissante. Pour le lecteur ce sera un choc, une méchante
claque en pleine figure et l’auteur ne mâche pas ses mots ou ses descriptions.
Tout y est clairement expliqué que ce soit les horreurs ou les
magnifiques paysages aux couleurs de la Méditerranée de la Renaissance.
Malgré la rage que certaines scènes ont
pu faire naitre en moi (certains personnages seraient mort à coup de
massues ou de petites cuillères s’ils avaient existé…), j’ai dévoré le
premier volume de cette histoire si dure et pourtant pleine d’espoir. C’est à mon avis le point fort de l’auteure, Axelle « Psychée » Bouet: elle ne fait pas semblant, elle ne cherche pas à soulager le lecteur pour mieux l’amener à comprendre ce monde aux antipodes de notre conception de la civilisation. On est en proie au doute, on remet en question nos connaissances, on rit, on pleure, on enrage!
L’auteure est consciente des termes et propos de son univers violent, patriarcal et misogyne. Elle n’en est pas moins une fervente « féministe et humaniste », comme elle le confirme sur son site. Les sujets dévoilés dans son roman et dans le jeu de rôle sont là pour rappeler que des situations analogues ont existé par le passé et perdurent encore dans de nombreux pays actuellement sur notre belle planète.
Le jeu de rôle reprend donc l’univers riche et immense créé par l’auteure. Aidé de ses comparses d’écriture Alysia Lorétan et Émilie Latieule, elle nous dévoile un monde fabuleux, riches en cultures et exotique.
Axelle nous parle d’un monde aux inspirations « fantasy Da Vinci-punk »
: un monde où la révolution technologique se serait déroulée à la
période Renaissance. Pas d’avion supersonique ou d’ordinateur super
intelligent mais une technologie où le loss-métal a permis aux bateaux de voler! Un monde où la planète offre de petits symbiotes permettant de faire vivre ses habitants plus longtemps qu’un simple humain sur terre. Un monde où la médecine en est à ses prémisses et où de simples maladies telle que la rage ou le choléra pourraient décimer des ville entières.
Une quinzaine de peuples
se partage le monde de Loss. A chacun ses spécialités, ses
connaissances tantôt surnaturelles, tantôt scientifiques et
pragmatiques. De nombreuses guerres les opposent et
l’église y impose des dogmes à la limite de l’inquisition, se proclamant
facilement reine de ce monde en perdition. Ce monde est vaste et magnifique de part ses paysages et sa diversité.
Un monde tout entier où les joueurs aimeront faire évoluer leurs
personnages, pour peu qu’ils apprécient un monde dur et mature où la réalité quotidienne est âpre et cruelle: âmes sensibles s’abstenir.
Le mécanisme de jeu reste simple : un talent ajouté à une caractéristique plus un dé à 10 faces donne une valeur confrontée à un niveau de difficulté. Les auteures ont fait le choix de rendre simple la mécanique de jeu afin de laisser libre cours au roleplay (interprétation
d’un personnage par un joueur – NDLR) des joueurs et du maitre de jeu.
Comme elles le disent et l’expliquent très bien:
Le principe général de Loss est que seul ce qui est important et crucial, ou présente un vrai risque devrait être résolu par un jet de dés, et les règles du jeu.
Bien sûr les règles sont bien plus
détaillées que ce bref aperçu et tout a été réfléchi pour que le jeu
fasse son office. Je vous inviterai donc à vous rendre sur le site du jeu de rôle où une grosse partie des règles, du background, de nombreuses illustrations réalisées également par Axelle (et qui donnent tout de suite vie à l’univers) ainsi qu’un kit de découverte sont disponibles en téléchargement libre.
Virginie Jacq
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