Merci à Sophie Songe pour cette critique littéraire de Le Grand Jour, de Béatrice Deparpe.
C'est juste beau, je n'ai rien de plus à ajouter !
Le Grand Jour
Résumé :
À la veille du pique-nique annuel, Jürgen, Reuther et Günter fomentent leur évasion de Le Grand Jour, une structure spécialisée qui accueille des adultes en difficulté ou déficients. Jürgen est cleptomane, Reuther passionné par la vie extra-terrestre, Günter chasseur de mouches. Ils rêvent de liberté et d’aventures extraordinaires, de joies moins artificielles que celles que leur procurent les petites pilules qu’on leur fait ingurgiter. Mais dans la forêt, dans les montagnes, sur ces chemins inconnus, faibles et démunis, comment pourraient-ils survivre ?
Eddy vient de partir. Sandrine ne l’avait pas vu depuis quelques jours. Jimmy veut se marier, Sandrine ne voit pas en quoi cela perturbe autant son ex-mari. Se sont-ils posé autant de questions, il y a quelques années, avant de passer devant M. le Maire ? Ils auraient peut-être dû. Elle se remémore leur rencontre, leur mariage, leur divorce, et tout ce qui a fait sa vie jusqu’à aujourd’hui. De ses rêves de jeunesse à sa retraite artistique, que de chemin parcouru !
A la fois roman intimiste et roman d’aventures, Le Grand Jour oppose deux mondes : le monde sage, libre, et celui des fous. Mais « Le fou n’est pas l’homme qui a perdu la raison. Le fou est celui qui a tout perdu, excepté la raison », dit G.K. Chesterton ; autrement dit, la folie, ce petit grain qui détraque parfois toute la machine, est bien présent en chacun de nous. Sommes-nous tous bons à enfermer ?
Eddy vient de partir. Sandrine ne l’avait pas vu depuis quelques jours. Jimmy veut se marier, Sandrine ne voit pas en quoi cela perturbe autant son ex-mari. Se sont-ils posé autant de questions, il y a quelques années, avant de passer devant M. le Maire ? Ils auraient peut-être dû. Elle se remémore leur rencontre, leur mariage, leur divorce, et tout ce qui a fait sa vie jusqu’à aujourd’hui. De ses rêves de jeunesse à sa retraite artistique, que de chemin parcouru !
A la fois roman intimiste et roman d’aventures, Le Grand Jour oppose deux mondes : le monde sage, libre, et celui des fous. Mais « Le fou n’est pas l’homme qui a perdu la raison. Le fou est celui qui a tout perdu, excepté la raison », dit G.K. Chesterton ; autrement dit, la folie, ce petit grain qui détraque parfois toute la machine, est bien présent en chacun de nous. Sommes-nous tous bons à enfermer ?
Mon avis :
Tout au long de ma lecture, je me suis demandé quel était le lien entre les deux histoires qui nous étaient proposées. Le récit alterne entre une évasion de pensionnaires d'un hôpital psychiatrique et le récit amoureux malheureux de Sandrine.
On parle ici de liberté, de libre arbitre, de différence et de sensibilité hors du commun. Comment trouver sa place quand on n'est pas dans la norme ?
Cinq patients enfermés toute l'année vont trouver leur salut dans une sortie pique-nique. Aliénés, leurs consciences étranglées, ils vont se libérer de leurs chaînes, s'évader et essayer de s'en sortir... Sandrine, elle de son côté, va essuyer les échecs, un mari volage, un amant inconséquent...
L'histoire se répète, les abandons se succèdent la laissant seule avec elle-même. Sortir du lot, conquérir une dignité qui ne coule pas d'elle-même, va être leur combat, leur raison de vivre
Des personnages à fleur de peau si faibles et si forts à la fois. L'écriture éprouve, affecte, on est touché par les blessures, les inaptitudes au réel. L'auteur touche un point sensible et on se sent tous concerné. Qui ne pourrait pas un jour passer de l'autre côté ? Sommes-nous sûrs d'être à l'abri ? On réalise, on a peur..
Camisole chimique, enfermement, et si nous n'avions besoin que d'une rencontre ou d'une main tendue pour remonter la pente... Un récit émouvant, recentrant qui pousse à réfléchir à s'élever et s'ouvrir.
On parle ici de liberté, de libre arbitre, de différence et de sensibilité hors du commun. Comment trouver sa place quand on n'est pas dans la norme ?
Cinq patients enfermés toute l'année vont trouver leur salut dans une sortie pique-nique. Aliénés, leurs consciences étranglées, ils vont se libérer de leurs chaînes, s'évader et essayer de s'en sortir... Sandrine, elle de son côté, va essuyer les échecs, un mari volage, un amant inconséquent...
L'histoire se répète, les abandons se succèdent la laissant seule avec elle-même. Sortir du lot, conquérir une dignité qui ne coule pas d'elle-même, va être leur combat, leur raison de vivre
Des personnages à fleur de peau si faibles et si forts à la fois. L'écriture éprouve, affecte, on est touché par les blessures, les inaptitudes au réel. L'auteur touche un point sensible et on se sent tous concerné. Qui ne pourrait pas un jour passer de l'autre côté ? Sommes-nous sûrs d'être à l'abri ? On réalise, on a peur..
Camisole chimique, enfermement, et si nous n'avions besoin que d'une rencontre ou d'une main tendue pour remonter la pente... Un récit émouvant, recentrant qui pousse à réfléchir à s'élever et s'ouvrir.
C'est juste beau, je n'ai rien de plus à ajouter !
Sophie Songe
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