jeudi 20 février 2014

Critique littéraire de "La gifle et l'écrit"

Erick Gauthier, auteur de pas moins de dix ouvrages publiés aux Éditions Stellamaris, nous offre une critique littéraire de La gifle et l'écrit, de Patrick Montois Orbel


La gifle et l'écrit


À travers les pages de ce recueil poétique, le lecteur voyage entre amour, vie, famille, tolérance, respect de l'Autre, passion, humour. Le périple se fait avec de subtiles escales sentimentales. L'auteur nous parle beaucoup d'amour, thème central de la poésie depuis des lustres. L'être aimé, l'enfant de l'union. Thème humain par excellence. Mais non pas l'amour, mais l'Amour. Patrick Montois Orbel livre des textes d'une richesse surprenante. Le lecteur entre alors en rêve. Il se drape du voile des songes amoureux et devient alors l'auteur des textes. Voyage vers les cieux. Que de plaisir à vivre ses mots. Il faut lire un vers, une strophe, les relire, fermer les yeux et le mirage se produit. Le lecteur est au comble de la béatitude. Le plaisir somptueux du texte. Le plaisir des sentiments. De vivre aussi.

Le poète excelle en écriture amour, mais aussi, de notre point de vue, dans le domaine de la poésie engagée avec des poèmes de conviction. Là, le poète se drape du voile de l'action. Il s'engage, s'affiche avec panache. Ses vers, toujours de finesse, content les grandes valeurs philosophiques, humaines. Le lecteur respire ses textes, s'y identifie. Au même titre que nos poètes dits « engagés » célèbres, Prévert, Aragon, Eluard, Vian, etc., P. Montois Orbel nous fait cadeau de textes d'anthologie. Nous pensons à des textes comme « L'éxécuté » (p. 71(1)), « S'aimer les uns les autres » (p. 84), « Libre pensée » (p. 74 et suivantes), etc. qui sont dignes des plus grands. Parfois l'engagement devient humour « Sous le ciel » (p. 87), « Le retour » (p. 88). Avec brio, le poète s'épanche, se révèle, se libère. Mais jamais avec vulgarité, voyeurisme. Les maux de nos sociétés passent par la plume de P. Montois Orbel et sont exploités avec une finesse et une lucidité déroutantes. Avec prouesse. À cette première partie intitulée, « La gifle et l'écrit », se greffent plusieurs ensembles de textes : « La maison des aveux », nouvelle en vers, suivie de deux autres recueils dans le recueil : « La chartreuse », « Mon esprit de bohème », déclaration d'amour à... ? la poésie, la femme aimée ? Le tout se terminant par les « Dialogues » ensemble de textes en rupture avec sa partie précédente. Là, le poète marie des vers de Baudelaire, Gautier, Mallarmé, Hugo, etc avec des vers de sa propre composition. Le résultat est troublant : le lecteur est confondu et ne sait qui est l'auteur de telle ou telle stance. Signe là d'un talent évident.

Bref, ce recueil, écrit en vers, avec une prédilection pour les alexandrins, ces « grands vers », est l'oeuvre assurément d'un grand poète. On ne peut que conseiller cette lecture jouissive dynamisante intellectuellement et surtout, surtout, auréolée d'Amour.

Erick Gauthier

(1) Texte étudié dans des collèges avec des élèves de troisième

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